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Julie B.

Focus sur 5 artistes américains

En ce mois d’élections américaines, Le Plug vous propose de redécouvrir cinq artistes américains marquants, tant pour leurs œuvres en peinture qu’en sculpture. Ce voyage visuel mêle coups de cœur de la rédaction et figures emblématiques, illustrant l’évolution de la scène artistique américaine depuis la Seconde Guerre mondiale, alors que les États-Unis se sont affirmés comme un centre artistique du même acabit que l’Europe.


Edward Hopper


Si la série Mad Men se traduisait en un peintre, ce serait sans aucun doute Edward Hopper.

Vous avez très probablement déjà vu des tableaux de Hopper, comme Nighthawks, Morning Sun ou encore Essence.

Edward Hopper : Nighthawks, 1942  Soir bleu, 1914  Looking Out, 1950  Hotel by a Railroad, 1952  Pensive Lady in Pink (Morning Sun), 1952
Edward Hopper : Nighthawks,1942 - Soir bleu, 1914 - Looking Out, 1950 - Hotel by a Railroad, 1952 - Pensive Lady in Pink (Morning Sun), 1952

Ce qu’il y a de plus captivant dans son œuvre, c’est qu’il parvient à capturer cette atmosphère purement américaine. En représentant des lieux typiques du quotidien américain d’après-guerre, Hopper y place des personnages habités, ayant souvent comme point commun la solitude, qu’elle soit effective ou intérieure. Ces personnes semblent tous appartenir à la même classe moyenne blanche, en mesure de vivre un certain train de vie apporté par les avancées technologiques. Ils sont soit dans leur intérieur cosy, avec tout le confort possible, dans des lieux tels que des stations-essence ou au diner. Sa manière de peindre des paysages démontre une domestication de la nature par l’homme, ou du moins un regard humain porté sur les vallons ou la plage.





Mark Rothko


Cet artiste est un exemple du cosmopolitisme de l’Amérique, et du fait qu’être américain n’est pas une identité figée et immuable. En effet, s’il est né dans l’actuelle Lettonie alors URSS, Rothko trouvera son salut dans le pays de l’oncle Sam. En évoquant la peinture américaine, Mark Rothko et ses comparses du mouvement dit de “l’expressionnisme abstrait” sont forcément des incontournables. Dans les années d’après-guerre, des artistes d’avant-garde américains émergent ainsi en donnant naissance à de tout nouveaux paradigmes artistiques, tels que l’action painting consistant à privilégier l’action de peindre au résultat (observable chez Pollock ou Janet Sobel). L’expressionnisme abstrait, aussi affiliée au terme École de New York, regroupe tous ces courants distincts. Les mots d’ordre sont absence de figuration et intensité émotionnelle. Si Rothko commence par la figuration comme il est coutume à cette époque, il va vite développer ce style qui lui sera propre et qui fera de lui un artiste iconique : des aplats de couleur vibrants, où la lumière est le personnage principal.

Mark Rothko : Untitled (Red on Pink), 1953 - Untitled (Green on blue), 1956 - Untitled, 1963
Mark Rothko : Untitled (Red on Pink), 1953 - Untitled (Green on blue), 1956 - Untitled, 1963

Ainsi, voir ses tableaux en vrai que ce soit au MoMA, au Tate ou récemment dans l’exposition qui lui fut consacrée en France à la Fondation Louis Vuitton, représente une expérience spirituelle à part.





Betye Saar


« En tant qu’artiste, mon but est de créer des œuvres qui exposent l’injustice et révèlent la beauté. » - Betye Saar

Tout le message porté par cette artiste est résumé dans cette phrase qu’elle dira en introduction d’un catalogue en 2012. Betye Saar est considérée comme une figure emblématique de l’art américain du 20ème siècle et une pionnière du mouvement afro-féministe. Elle n’a cessé de réinventer les codes de la représentation pour mieux mettre en lumière les problématiques raciales et les récits collectifs.

Betye Saar, Libération de Tante Jemima, 1972. Assemblage, 29.8 x 20.3 x 7 cm. Berkeley Art Museum and Pacific Film Archive, USA.
Betye Saar, Libération de Tante Jemima, 1972. Assemblage, 29.8 x 20.3 x 7 cm. Berkeley Art Museum and Pacific Film Archive, USA.

Dès les années 1960, son œuvre prend la forme d’assemblages, transformant des objets du quotidien en symboles de résistance et de résilience. Sa série emblématique est sans aucun doute The Liberation of Aunt Jemima (1972) : elle retourne ainsi un stéréotype raciste en figure de pouvoir pour mieux se le réapproprier. Son travail puise dans les symboles mystiques, les récits ancestraux et les croyances populaires. Les œuvres de Saar imposent le regard et suscitent la réflexion, provoquant un dialogue entre mémoire collective et quête de justice.





Georgia O’Keeffe


Souvent appelée la "mère de l'art moderne américain", O’Keeffe est la première femme à exposer au MoMA. Son œuvre compte au moins 900 toiles au compteur, ce qui est prodigieux ! Georgia O’Keeffe se distingue par sa capacité à capturer la beauté des formes naturelles et des paysages du Sud-Ouest américain dans des compositions vibrantes et évocatrices. Son œuvre se caractérise par des représentations stylisées de fleurs en gros plan, de crânes et d'os d'animaux.

Georgia O'Keeffe : Oriental Poppies, 1928 - Pelvis with the Moon, 1943 - Pink Sweet Peas, 1927 - Mule’s Skull with Pink Poinsettias, 1936
Georgia O'Keeffe : Oriental Poppies, 1928 - Pelvis with the Moon, 1943 - Pink Sweet Peas, 1927 - Mule’s Skull with Pink Poinsettias, 1936

Vivre au Nouveau-Mexique va profondément influencer son œuvre, étant fascinée par les paysages désertiques. Ces toiles vont au-delà de la simple représentation : elles invitent à une exploration poétique des lignes, des textures et des couleurs qui révèlent une puissante intériorité. Ses natures mortes sont intenses, et même sensuelles.  Le style d'O'Keeffe, avec ses contours précis et son approche presque abstraite des motifs naturels, transforme l'ordinaire en icône, plaçant la lumière et l'ombre au cœur de son expression artistique. Un musée à Santa Fe lui est aujourd’hui dédié, et sa maison “Ghost Ranch” située à Abiquiú est ouverte au public.





Dorothea Tanning


Cette artiste américaine va profondément influencer le milieu de l’avant-garde artistique des années 1940 à New York, où sont rassemblés le groupe des surréalistes composés entre autres de son mari Max Ernst, Leonora Carrington et Kay Sage (à lire aussi : Les femmes qui ont fait le surréalisme) ou encore André Breton et Yves Tanguy. Les fantasmes sexuels et les angoisses enfantines et adolescentes représentent un creuset d’inspiration pour elle.

peintures de Dorothea Tanning : Philosophers, 1952 - Family Portrait, 1954 - Eine Kleine Nachtmusik, 1943
Dorothea Tanning : Philosophers, 1952 - Family Portrait, 1954 - Eine Kleine Nachtmusik, 1943

Plusieurs de ses œuvres les plus emblématiques sont actuellement  exposées au centre Pompidou à Paris dans la rétrospective consacrée aux 100 ans du surréalisme. Si elle peint exclusivement, elle s’ouvre à la sculpture et à l’assemblage dans les années 1950. Prolixe, elle écrira également des recueils de poèmes ainsi qu’une autobiographie, avant de s’éteindre à 101 ans en 2012.

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