La Milan Fashion Week a une fois de plus affirmé son statut d'événement incontournable du calendrier mode mondial, offrant un savant mélange d'audace, de fantaisie et de raffinement. Avec une journée supplémentaire cette année, la capitale lombarde est devenue le théâtre des plus grandes expérimentations stylistiques, et cette édition a su captiver l'attention grâce à des défilés marquants qui ont repoussé les frontières de la mode.
Retour sur les moments forts de cette semaine époustouflante, dominée par des créateurs qui n’ont pas eu peur d’oser.
Le glamour Art Déco ouvre la Fashion Week avec Fendi
C’est Fendi qui a donné le coup d'envoi de la Fashion Week avec un défilé éclatant de glamour et de sophistication. Jouant avec les transparences et les broderies, la maison romaine a rendu un hommage subtil au style Art Déco, avec des robes mêlant délicatesse et audace. Les motifs géométriques complexes et les textures superposées ont conféré aux créations une touche rétro revisitée, tout en s'inscrivant pleinement dans la modernité. Fendi a rappelé que la mode est aussi une question d’artisanat, chaque pièce étant un hommage aux techniques les plus raffinées du design vestimentaire.
L'élégance décalée d'un oiseau de jour avec Prada
Le défilé Prada a été l'un des moments les plus attendus de cette Fashion Week, et Miuccia Prada n’a pas déçu. Sur le podium, un étrange et fascinant "oiseau de jour" a capté l’attention de tous, paré de plumes sombres rappelant celles d'un corbeau, associées à une veste au corail flamboyant. Le contraste entre les textures et les couleurs a créé une silhouette à la fois onirique et résolument moderne. Ce look, emblématique du savoir-faire visionnaire de Prada, a rappelé à quel point la maison milanaise sait jouer avec les codes de l’étrange tout en restant profondément élégante. En conjuguant des éléments surprenants avec des coupes épurées, Prada a une fois de plus prouvé que la mode peut être à la fois un art conceptuel et un objet de désir.
Quand l’effilochage devient un art avec MM6 Maison Margiela
Si la Milan Fashion Week sait marier sophistication et extravagance, le défilé MM6 Maison Margiela a poussé l'expérimentation conceptuelle à son paroxysme. Fidèle à l'ADN de la maison Margiela, le label a présenté une collection où l'effilochage du denim s'est imposé comme un motif central. Chaque pièce semblait déconstruite, presque laissée à nu, ne conservant que la trame du tissu comme support artistique. L'esthétique minimaliste et brute de MM6 a ainsi pris une nouvelle dimension, redéfinissant les contours de la mode contemporaine. Ce travail sur le denim effiloché s’inscrit dans une démarche résolument avant-gardiste, où les vêtements deviennent des objets d’art, flirtant avec l’idée de l'inachevé.
Médical borderline et végétal estival, l'audace singulière de Marni
Le défilé Marni a su captiver l'attention avec des silhouettes à la fois excentriques et artistiques, marquant un des moments les plus audacieux de cette Milan Fashion Week. Francesco Risso, à la tête de la maison, a proposé une esthétique délibérément déstabilisante, incarnée par des personnages tout droit sortis d’un univers médical borderline. La figure de l'infirmière immaculée, coiffée d’un bonnet rétro, a défilé avec un make-up exagérément arty, brouillant les frontières entre costume et couture. Mais Risso ne s'est pas arrêté là. Pour la saison printemps-été 2025, il a également présenté des créations végétales aux teintes brûlées, reflétant un chic caniculaire qui célèbre la chaleur écrasante de l’été italien. Ce mélange de styles opposés, entre le bizarre et l'élégance décontractée, a réaffirmé l'audace créative et la singularité de Marni sur les podiums milanais.
La vie en denim gris avec Diesel
Enfin, Diesel a offert une vision radicalement différente du denim avec un défilé qui a fait sensation. Abandonnant les traditionnelles nuances bleues emblématiques du jean, la maison italienne a opté pour des tons gris et métalliques, transformant cette matière iconique en un véritable terrain d’expérimentation futuriste. Des volumes exagérés, des coupes asymétriques et une texture usée ont donné à la collection un aspect post-apocalyptique, en parfaite adéquation avec l’esthétique industrielle de Diesel. Cette approche audacieuse du denim souligne la capacité de la marque à se réinventer, tout en conservant son ADN profondément ancré dans la culture urbaine.
Next stop : la Paris Fashion Week - du 25 septembre au 1er octobre
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