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Ida B.

Décryptage : La Joconde

Au cœur du Louvre, dans une salle silencieuse imprégnée d'une aura mystique, se tient une figure qui transcende le simple statut d'une œuvre d'art pour devenir une icône intemporelle : La Joconde de Leonardo da Vinci. Ce chef-d'œuvre de la Renaissance italienne a captivé des générations entières par son sourire énigmatique et son regard profond.

Dans cet article, plongeons dans l'univers fascinant de cette peinture emblématique, explorant ses secrets cachés, son histoire tumultueuse, et l'héritage qui continue de la rendre indéfectiblement liée à l'histoire de l'art mondial.




Qui était Leonard De Vinci ?


Pour comprendre la magnificence de l'œuvre inégalée qu'est La Joconde, il est essentiel de plonger dans l'univers fascinant de son créateur, Leonardo da Vinci.

Fruit de l'union illégitime entre un notaire et une paysanne, Leonardo da Vinci voit le jour le 15 avril 1452. Il est élevé par ses grands-parents paternels jusqu’à ses dix ans, dans la maison familiale du charmant village de Vinci, à proximité de Florence.

Portrait de Leonardo da Vinci

Au cours de ses quarante-six années de carrière, principalement passées à Florence et à Milan, Leonardo da Vinci manifeste un appétit insatiable pour la connaissance. Ses carnets, regorgeant de dessins et de notes, témoignent de ses recherches incessantes dans des domaines aussi divers que la peinture, l'anatomie, la physique ou encore l'ingénierie.


Son parcours débute en 1469 dans l'atelier d'Andrea del Verrocchio à Florence, où il se forme aux côtés des grands artistes et ingénieurs de la Renaissance. En solitaire, il offre tour à tour ses services aux ducs, princes, papes et rois, de Ludovic Sforza à François Ier. C'est dans ce contexte prodigieux que Leonardo da Vinci donne vie à l'une des œuvres d'art les plus énigmatiques et vénérées de tous les temps, La Joconde.




Décryptage de La Joconde


Bien que l'identité du modèle ait donné lieu à de nombreuses spéculations farfelues, la théorie la plus plausible provient de Giorgio Vasari, éminent biographe de la Renaissance. Selon Vasari, La Joconde serait le fruit d'une commande, jamais livrée, de Francesco del Giocondo, un marchand de soie florentin. Le tableau serait alors le portrait de son épouse, Lisa Gherardini, également connue sous le nom de Monna Lisa, une jeune femme de 25 ans qui aurait très probablement récemment donné naissance à leur fils.

Leonardo Da Vinci, La Joconde. Huile sur bois, 77 x 53 cm. Collection du musée du Louvre, Paris
Leonardo Da Vinci, La Joconde. Huile sur bois, 77 x 53 cm. Collection du musée du Louvre, Paris

L'une des manifestations les plus saisissantes du célèbre sfumato de Leonardo da Vinci se retrouve dans La Joconde. Cette technique virtuose, subtile et nuancée, adoucit les contours et confère au sourire de La Joconde une lecture équivoque, une impression d'énigme qui contribue à sa renommée. De plus, Monna Lisa incarne la figure universelle de la sérénité, un sentiment reflété par son nom, Gioconda, évoquant le terme latin jucundus, signifiant plaisant, agréable, heureux.


Le regard de La Joconde est le véritable élément distinctif qui confère sa puissance au tableau. Ce visage, dépourvu de sourcils et de cils, arbore un regard nu qui semble vous suivre inlassablement. Bien que les experts aient longtemps pensé qu'il s'agissait d'une tendance de la Renaissance, des analyses récentes laissent supposer que La Joconde était initialement dotée de sourcils, mais que ceux-ci ont été effacés au fil du temps.


L'œuvre de Da Vinci dévoile également des détails cachés qui ajoutent à son aura mystique. Chaque élément semble être minutieusement orchestré pour susciter la curiosité et l'émerveillement. Leondardo Da Vinci disait “les détails font la perfection, et la perfection n’est pas un détail.

Exécuté selon une perspective impressionnante, le paysage atmosphérique en arrière-plan, d’une profondeur incroyable jusqu'à s'estomper dans le ciel, présente un étonnant mélange de lac, de volcans et de forêt. On pense que cette composition a été inspirée à l'artiste lors de son voyage à Milan. Certains historiens de l'art y ont même identifié des similitudes avec la région de Montefeltro.

Des analyses infrarouges et ultraviolets réalisées en 2004 suggèrent que ce voile d'une finesse exceptionnelle pourrait être un guarnello, une gaze transparente portée à l'époque par les femmes enceintes ou récemment accouchées. Ces examens ont également révélé que la chevelure, maintenue par le voile noir, était relevée en un chignon plat, potentiellement dissimulé sous un bonnet, une coiffure typique des jeunes mères de cette époque.

En 2010, le Comité Italien pour le Patrimoine Culturel a mis au jour une série de symboles dissimulés dans cette œuvre. Une observation minutieuse du tableau à travers des lunettes grossissantes a révélé que Leonardo Da Vinci avait discrètement inscrit ses initiales à l'intérieur de l'œil droit de Monna Lisa. Les spécialistes estiment qu'il s'agit de la signature du maître, bien que d'autres symboles présents sur la toile demeurent énigmatiques, tels que le "ce" inscrit dans l'œil gauche ou encore le chiffre 72 figurant dans l'arche du pont en arrière-plan.

Les symboles dissimulés dans le tableau La Joconde

La signification de La Joconde suscite des débats et des spéculations infinis. Certains voient en elle une incarnation de la beauté féminine idéalisée, tandis que d'autres suggèrent des significations plus ésotériques. Le mystère qui entoure cette œuvre a alimenté des théories infinies, ajoutant une couche supplémentaire de fascination.



Aucune autre œuvre dans le monde ne peut se vanter d'une telle renommée. Lorsqu'elle n'est pas détournée par des artistes comme Fernand Léger avec La Joconde aux clés (1930), elle inspire la littérature, la publicité, le cinéma ou encore la musique.

Fernand Léger, La Joconde aux clés (1930). Huile sur toile, 91 x 72 cm. Musée national Fernand Léger, Biot
Fernand Léger, La Joconde aux clés (1930). Huile sur toile, 91 x 72 cm. Musée national Fernand Léger, Biot

En 1967, elle devient même la vedette d'un court-métrage primé à Cannes. Réalisé par Henri Gruel, avec les commentaires hilarants de Boris Vian, La Joconde : histoire d'une obsession (1958) est un joyau de comédie mêlant animation et prises de vue réelles.




En somme, La Joconde de Leonardo da Vinci n'est pas simplement une œuvre d'art, c'est un portail vers l'inexploré, une fenêtre ouverte sur la créativité infinie d'un génie de la Renaissance. À travers ses détails envoûtants et son aura énigmatique, elle continue de captiver les amateurs d'art du monde entier, transcendant le temps et l'espace pour demeurer une énigme intemporelle.



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