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La Critique : Partir un jour (2025)

Tiré d’un court-métrage césarisé sorti en 2021, Partir un jour est présenté en hors-compétition au Festival de Cannes 2025 et en a fait l'ouverture. Ce n’est pas la suite, ni le scénario dans son prolongement, mais plutôt une adaptation. Pourquoi faut-il le voir ?

affiche du film Partir un jour (2025)

Premier grand rôle au cinéma, Juliette Armanet, dans la peau de Cécile bien que novice, apporte une certaine authenticité à son personnage. Bastien Bouillon, quant à lui, incarne Raphaël, un personnage nostalgique. Le retour de Cécile dans sa ville natale est inattendu par son père, interprété par François Rollin. Celle-ci est devenue grande cheffe étoilée, en passant par de nombreux plateaux télévisés comme Top Chef. Il lui reproche d’oublier d’où elle vient et d’où elle a eu cet enseignement. Mais l’attachement à son enfance est évoqué à de nombreux passages. Notamment, lors de scènes filmées au caméscope, où on aperçoit Cécile, petite, qui ère dans les cuisines du restaurant routier familial. Puis plus particulièrement à la fin, où un détail culinaire saute à l'œil…


Côté scénario, les deux personnages principaux sont assez limités en termes d'interprétation. En effet, on n’explore pas pleinement la complexité émotionnelle des deux. Ce qui rend difficile l'empathie du spectateur pour Raphaël. Celui-ci entretient une relation compliquée avec sa femme. Les personnages secondaires sont assez délaissés, ce qui peut parfois jouer des tours aux deux principaux.





Comédie à temps partiel


Plusieurs thématiques sont abordées, comme le souvenir, l’héritage, l’amour, la trahison ou encore l'adolescence. Particulièrement, la question de l’avortement est mise en avant. Les personnages ont des avis très opposés, reflétant la société actuelle. Cécile ne souhaite pas garder son enfant, alors que son père n’est pas du même avis. Une thématique importante à traiter, qui n’a pas été prise à la légère par la réalisatrice.


Bien que certaines approches s'inscrivent dans le registre du drame et du social, le film adopte un ton résolument comique. Il se distingue par un rythme soutenu, porté par la musique. De Dalida à Stromae, en passant par K. Maro, les scènes évoluent en véritables séquences de comédie musicale. Il n’y a pas de transitions nettes à la caméra : les plans s’enchaînent directement, image après image, traduisant la touche artistique de la réalisatrice.


Playlist du film :

  • "Alors on danse" (Stromae)

  • "Mourir sur scène" (Dalida)

  • "Le Loir & Cher" (Michel Delpech)

  • "Pour que tu m’aimes encore" (Céline Dion)

  • "Sensualité" (Axelle Red)

  • "Je l’aime à mourir" (Francis Cabrel)

  • "Paroles, paroles" (Dalida & Alain Delon)

  • "Je suis de celles" (Bénabar)

  • "Ces soirées-là" (Yannick)

  • "Cécile ma fille" (Claude Nougaro)

  • "Femme Like U" (K.Maro)

  • "Partir un jour" (2Be3)





Bad boys


Quand Cécile revient dans sa ville natale, tout semble inchangé. Comme si le temps s’était figé en son absence. On revoit son groupe d’amis du collège. Les échanges entre les personnages, tout comme la palette visuelle mêlant couleurs vives et tons pastel, évoquent les années 80 et leur adolescence. Ils partagent des instants de complicité qui rappellent les retrouvailles secrètes d’un groupe de jeunes après les cours.


extrait de la bande annonce du film Partir un jour
extrait de la bande annonce du film

Cécile renoue discrètement avec Raphaël, ravivant une idylle de jeunesse. Leur relation se vit dans le secret, comme une romance interdite, malgré le fait qu’ils soient tous deux en couple. On le sent à travers la caméra, ils ressentent les mêmes émotions qu’ils pouvaient déjà partager à l’époque. Les sentiments de Raphaël pour Cécile, toujours cachés, sont dévoilés par la bande de copains qui entonne à pleine voix, “Pour que tu m’aimes encore” de Céline Dion. Le long-métrage se focalise en grande partie sur leur histoire. Cette impression de “jamais fini”, avec une part de destinée derrière tout ça, tout comme dans son court-métrage.





Les différences avec le court-métrage


À la base, Partir un jour, est un court-métrage sorti en 2021, où les personnages n’ont absolument pas la même vie.



Synopsis : Le bac en poche, Julien a quitté sa ville natale pour se construire une vie plus grande à la capitale, laissant ses souvenirs derrière lui. Et un jour, il faut revenir, et ce jour-là ses souvenirs lui sautent au visage, entre deux paquets de Pepito.


Dans le long métrage, c’est le personnage féminin, Cécile, qui fait son retour après avoir construit une carrière à Paris. Julien aka Raphaël n’est plus écrivain, mais garagiste, au look simple et décontracté. Le scooter du court-métrage, conduit par Caroline, est remplacé par une motocross, et la piscine devient une patinoire. Mais alors, on retrouve beaucoup de similitudes, notamment avec le paquet de Pepito, toujours entre les mains de la jeune femme, ou encore la coupe de cheveux de Bastien Bouillon.




On sort de Partir un jour avec un pincement au cœur, comme après une conversation qu’on aurait aimé prolonger. Une seule question reste en tête : qu’est-ce qui nous retient, au fond, quand tout semble nous pousser à partir ?

Partir un jour est disponible en salles. Trouvez votre séance.


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